APPROCHE THÉORISÉE EN SOL

Dire aujourd’hui des choses d’aujourd’hui, bien plantées dans un sol constitué de mes origines, mes expériences, mes histoires, mes collages, mes déchirures et mes autres peintures.
Dire mes chansons, une à une, en laissant filtrer des bouts d’humeurs remontant de mon propre substrat; jazzées par la couleur, instrument

autonome et véritable témoin oculaire de mon présent.

 

AUJOURD’HUI PAR-DESSUS HIER

Travail de synthèse planté dans un processus composté.
Dire une chose par-dessus, collée à aujourd’hui.
Écrire des nouvelles histoires sur des découpures de synthèses.
Traiter les morceaux comme des touts.
Comme des chansons, des musiques, sans trahir mes sources.
Offrant l’ombre portée des choses, ou leur reflet lumineux. Ou les deux.
Ouverture du sens. Code ouvert.
Mais dire quelque chose.
Et laisser de la place à ne rien dire.
Laisser du sens en vrac. Du contraire en potentiel.

Gestes lents sur sol travaillé.
Urgence de jouer. Mettre en scène.
Couleurs-sujets, couleurs-personnages.

Peinture-peinture qui a perdu son sarcasme, son cynisme.
Peinture-peinture investie du cœur, de la sincérité.
Peinture-peinture qui ne se regarde pas, qui n’est plus en distanciation.
Mais qui ne s’éventre pas sur la place publique.
Qui croit encore à la magie et aux étincelles frémissantes de joie qui font vivre, et à la couleur qui ressuscite les petites morts précoces et inutiles issues de la colère et du doute exagéré ou du scepticisme viral et endémique.

 

Peinture qui ne fournit pas les preuves, ni les références.
Les documents officiels ont été perdus expressément;
consciencieusement enfouis.
Vivaces de première génération sur passé composté.

Année 2004