Toujours cet état de paix en travaillant, laissant la matière et les gestes s'imposer franchement. Sachant très bien que ce qui en sortira vient de loin, sera imprégné des cultures et des traditions compostées dans cette matière et dans ces gestes.

Mais il s'agit de cette année aussi, celle de mes soixante et de cette vie que je vis pleinement en embrassant la terre, le fleuve et les êtres aimés; de cette terre rouge, ocre, verte et orangée; de ces ciels longs et larges qui permettent de respirer, et qui respirent sur la toile.

Toutes toiles, ou presque, divisées en deux ou en trois, tels des espaces souterrains, des espaces de terre ou de mer, et des espaces annoncés comme immenses au-dessus de ces derniers.

Tel du temps en vrac, circonscrit et figuré en morceaux jaunes, terre brûlée, bleus ou gris fleuve; tels des morceaux de temps, des ponts de rencontres et toujours les fleurs et les enfants, et leur innocente beauté.

Et du contraste et encore du contraste, et de l'abondante joie devant ces surprenantes lumières rythmant les heures de la journée; devant l'incroyable fidélité des vivaces et devant leur courage.

Toujours cet amour pour la multiplication des choses simples et certaines, des formes pures capables de tellement apaiser et de proposer des silences.

2013