SUITES POUR UNE TRIBU

Raconter la tribu, ses mythes, ses emblèmes, ses icônes, ses motifs et ses chants.

Transcription simultanée de témoignages, de messages venant d'une culture traditionnelle très largement métissée.

 

Cette histoire a commencé par des collages, d'abord métaphoriques, puis réels, de mes archives personnelles. Puis, j'ai peint par-dessus. Ensuite, le gesso a recouvert certaines de ces peintures. Je me suis alors mise à faire des fonds : compost formé de mes histoires, mes textes, mes photos.

 

Puis, toujours ces fonds comme des labours.

Brasser la terre et le compost pour favoriser l'implantation de vivaces indigènes ou échappées de cultures.

 

Compost universel dans lequel toutes formes préexistent, préhabitent et d'où elles-mêmes, une à une, décident d'émerger.

Je ne fais que les arroser.

Je ne fais que les aider à prendre place.

Ce qui sort est totémique, méditatif, jeu, bestiaire, avec des textures, des trames, des motifs. Du fond de cette terre, de ce compost, a surgi les paroles d'une tribu.
A surgi des chants, des cris de joie, des hurlements.

Mon propre compost s'étant mélangé à des couches terrestres porteuses d'une mémoire formelle et vaste.

 

QUE LA PEINTURE VEUT HONORER

Travail pictural de traduction automatique qui rend visible ce qui frigouille au chaud dans le substrat.

Où j'entre en contact avec la tribu : base humaine large, souple, généreuse, qui sait danser, qui sait dire, qui sait pardonner et s'indigner, mais qui fait aussi de la salade avec les discours.

 

Je fertilise une terre déjà pleine de semences. Je désherbe et j'éclaircis.

 

Cette tribu dit quelque chose par-dessus l'existence,
dit autre chose que l'existence;

elle appelle la chance, la survie, elle appelle la vie.

2006